Pour débuter cette nouvelle page deux histoires de femmes
vues par
Angélique Villeneuve
Un territoire
Résumé :
Elle est sourde depuis l’enfance, elle
a une cinquantaine d’années et vit dans une maison isolée sous le joug d’un
garçon et d’une fille d’une vingtaine
d’années .Qui sont ils ? Pourquoi cette haine contre celle qui
semble les avoir élevés depuis l’enfance ?
Les souvenirs
remontent petit à petit, la sœur et leurs
moments de connivence les parents qui la rejetaient à cause de son handicap….
Impressions :
Le
roman est bien construit le style est minimaliste pas de nom, aucune phrase à
la première personne .La vérité se devine plutôt qu’elle ne se dit à travers de
courts chapitres poignants.
Extraits:
« Maintenant
ils doivent avoir fini. Elle rince le bol dans lequel elle vient de
picorer un reste de haricots blancs,
l’essuie. Le Garçon appelle
Il ne dit jamais
son nom.
Ce qu’il crie
n’est pas un mot. Il la crie, elle, et pas elle exactement, mais ce qu’elle
transporte, ce qu’elle peut faire, sa force, son mouvement. »
Fleurs d'Hiver
Résumé
Paris,
octobre 1918, Jeanne, ouvrière fleuriste et Léonie sa fillette de 4 ans
survivent aux pénuries de nourriture et de carburant dues à la guerre.
Les
journées s’éternisent entre la fabrication des fleurs à domiciles et les
cadences infernales qu’on lui impose pour un maigre salaire qui suffit à peine
à les nourrir et maintenir la mince chaleur du poêle pour surtout ne pas
contracter la mortelle grippe espagnole .Heureusement il y a Sidonie la
voisine, depuis que les hommes sont partis à la guerre les femmes se serrent
les coudes.
Toussaint,
le mari de Jeanne, blessé au champ d ‘honneur… a été transféré au Val de Grâce
ou l’on soigne les gueules cassées.
Je veux que tu viennes pas, lui a écrit
Toussaint et depuis, elle ne sait plus.
Son père y est allé …c’est pas imaginable
a-t-il raconté.
Mais
aujourd’hui Toussaint est à la porte de l’appartement, il est là, avec ce
pansement blanc qui lui cache la bouche et une partie d visage et son silence,
ce terrible silence. Léonie a peur de ce papa inconnu, et Jeanne ne retrouve
pas le Toussaint d’avant la guerre. Comment reprendre la vie ensemble avec ça….
Impressions:
DIans ce
roman, Angélique Villeneuve donne la parole aux femmes, à celles qui n’ont pas
reçu les honneurs de la grande guerre
mais qui ont été touchées dans leur chair et dans leur cœur celles qui ont perdus homme ou fils ou celles
qui ont du reconstruire une famille avec ces hommes détruits par les atrocités
vécues.
J’ai eu
une pensée pou Victorine, la mère de mon grand père qui a donné deux de ces
enfants, emportés à une vingtaine d’années
Ce texte nous touche par la sincérité et la
justesse de son propos, et il nous remet les pieds sur terre quand on
s’appesantit sur nos petits malheurs quotidiens
Extrait :
« Sans
se dire les mots, elle voit bien que cet homme sur son édredon n’a rien d’un
héros. Elle comprend qu’un boche, Toussaint n’en a sûrement pas tué un seul, peut être qu’il n’en a
jamais vu, face à face, autrement que sous forme de macchabée .Il n’a tué ni
sauvé personne son mari, il est encore couvert de boue, de poux, de froid, de
bruit, de colique et de peur. La guerre a creusé et creuse encore en lui. »